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Dans une ambiance très festive, les démocrates ont sacré mardi 21 août à Chicago Kamala Harris comme la candidate de leur parti, au terme d’un vote symbolique. La principale intéressée, faisant un pied de nez à son adversaire Donald Trump, les a remerciés depuis Milwaukee (Wisconsin), où elle faisait salle comble au même moment, dans l’enceinte où le Parti républicain a investi l’ancien président. Elle a promis un « avenir de liberté, de possibilités, d’optimisme et de foi ».
Le parti, réuni en convention après l’un des mois les plus mouvementés de l’histoire politique américaine, tenait à marquer symboliquement l’entrée en lice de la vice-présidente dans la course à la Maison Blanche. Cette investiture avait déjà été formalisée lors d’un vote en ligne.
Un à un, sur fond de musique assourdissante et de clameurs, les représentants de chaque Etat américain ont pris la parole pour désigner Kamala Harris comme leur nouvelle candidate pour le scrutin présidentiel du 5 novembre. Le gouverneur de Californie Gavin Newsom – l’Etat de Kamala Harris – a été le dernier à s’exprimer, au son de « California Love », énorme tube de rap.
Chaque délégation avait choisi une chanson célébrant son Etat d’origine. Nombre de représentants arboraient des accessoires colorés ou agitaient des pancartes, donnant à l’ensemble une allure de gigantesque kermesse, animée par un DJ.
En soirée, les délégués assisteront ensuite aux discours de l’un des couples star de leur parti : les Obama. « C’est super d’être de retour à Chicago ! », a lancé Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, en référence à la ville où il a fait ses armes politiques. Il expliquera mardi soir « pourquoi Kamala Harris devrait être notre présidente », a-t-il écrit dans un message sur X.
Le 44e président des Etats-Unis (2009-2017) et son épouse, Michelle Obama, sont encore très populaires chez les démocrates. « C’est l’un des meilleurs orateurs de notre temps », et « il est très bon quand il s’agit de faire grimper le niveau d’énergie et mobiliser les bénévoles », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Ted Hiserodt, 56 ans, délégué de l’Arizona. A la convention démocrate, l’espoir suscité par Kamala Harris rappelle l’élan ayant précédé l’élection en 2008 du premier président noir des Etats-Unis.
Avant leur prise de parole, le mari de Kamala Harris, Doug Emhoff, dressera juste avant un portrait très personnel de la vice-présidente. « Amérique, dans cette élection, tu dois décider à qui faire confiance pour l’avenir de tes familles. J’ai fait confiance à Kamala pour l’avenir de notre famille. C’est la meilleure décision que j’ai jamais prise », dira-t-il, selon un extrait de son discours distribué à l’avance. Le souriant avocat, très impliqué dans la campagne, et la vice-présidente ont une famille recomposée, avec deux enfants qu’il a eus d’une précédente union.
Est attendu aussi : le sénateur Bernie Sanders, qui représente l’aile gauche du parti. L’ancienne porte-parole de Donald Trump à la Maison Blanche, Stephanie Grisham, désormais très critique du candidat républicain, est elle venue mettre en garde contre le candidat républicain, qui selon elle n’a « aucune empathie, aucune éthique, aucun respect pour la vérité ». « Je n’aurais jamais pensé m’exprimer devant une convention démocrate, mais après avoir vu de près qui [l’ancien président] est vraiment, et la menace qu’il représente pour le pays, je suis très décidée à en parler », avait dit plus tôt la républicaine à NBC News.
L’objectif de cette deuxième journée de la convention est, selon les démocrates, de dérouler « une vision ambitieuse pour l’avenir de l’Amérique ». Le parti cherche résolument à se projeter vers l’avenir, un mois tout juste après l’abandon de Joe Biden.
Les démocrates s’attendaient à faire campagne sans passion pour le président octogénaire à la peine dans les sondages. Mais depuis son retrait le 21 juillet, ils se prennent à rêver à nouveau d’une victoire grâce à leur candidate de 59 ans, qui dispose d’une légère avance sur Donald Trump dans la majorité des enquêtes d’opinion.
Le président démocrate de 81 ans, relégué au rôle cruel de chauffeur de salle, a symboliquement passé lundi soir le flambeau à sa vice-présidente sous les vivats et dans les larmes, un moment regardé par un peu plus de 19 millions de personnes, selon la société Nielsen. « Amérique, pour toi j’ai tout donné. J’ai fait beaucoup d’erreurs dans ma carrière. Mais je t’ai tout donné », a lancé le président, qui a fait ses adieux politiques au pays. Il s’est engagé à devenir le « meilleur bénévole » de la campagne de la quinquagénaire, qui pourrait devenir la première femme noire à accéder à la présidence américaine. « Nous sommes éternellement reconnaissants » envers un « incroyable » président, a salué Kamala Harris.
La vice-présidente américaine acceptera l’investiture de son parti devant les caméras du monde entier lors d’une grande soirée jeudi, ponctuée par un lâcher de milliers de ballons.
La candidate, qui a moins de trois mois pour convaincre les Américains, a quitté brièvement Chicago mardi pour faire un crochet dans l’Etat voisin du Wisconsin, l’un des plus disputés de la présidentielle. Elle prononcera en milieu de soirée un discours à Milwaukee, là même où Donald Trump a été investi par les républicains un mois plus tôt.
Un pied de nez à peine voilé à l’ancien président de 78 ans, obligé de revoir toute sa stratégie électorale après le retrait choc de son meilleur ennemi Joe Biden. Soucieux d’enrayer l’élan pris par sa nouvelle rivale, le milliardaire républicain multiplie cette semaine les déplacements dans les Etats les plus convoités de l’élection.
Il se rend mardi après-midi à Detroit, dans le Michigan, pour un meeting centré sur la criminalité et ce qu’il dit être le positionnement « anti-police » de Kamala Harris. Alors que des personnalités de son propre camp lui demandent de modérer ses insultes, Donald Trump a qualifié mardi sur la chaîne CBS son adversaire de « pas très intelligente ».
Le Monde avec AFP
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